vendredi 27 juillet 2012

JO : compétitions sportives et enjeux politiques

La cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Londres aura lieu ce vendredi 27 juillet 2012 à partir de 22h (heure de Bruxelles) au stade olympique. L'évènement sera assuré par 15000 participants. 120 chefs d'Etat seront présents ainsi que de nombreuses personnalités. La cérémonie sera diffusée dès 20h50 sur TF1 et 22h sur La Une. Elle sera suivie par près de 1.5 milliards de téléspectateurs.
Plus vite, plus haut, plus fort
"Citius, Altus, Fortus" telle est la devise des JO. Plus haut, plus nombreux seraient aussi les chiffres clés de ces XXXeme Olympiades de l'ère moderne.
Selon le CIO, on attend 10490 athlètes (et 21000 accompagnateurs) de 204 pays inscrits dans 39 disciplines. 11 millions de billets on été émis pour les JO dont 75% ont été vendus à des ressortissants du Royaume-Uni.
9.3 milliards de livres soit 11.6 milliards d'euros ont été investis dans les JO, quatre fois plus que prévu, dont 690 millions d'euros dans la sécurité. A titre de comparaison pour les JO de Pékin en 2008, la Chine avait investi 32 milliards d'euros, une somme record !
Bien que les matches de football aient commencé le 25 juillet et le tir à l'arc le 26 juillet, la plupart des autres épreuves débuteront le samedi 28 juillet pour se terminer le dimanche 12 août 2012.
On attend tout spécialement les performances d'Usain Bolt en athlétisme (100m, 200m, 400m et 4x100m) et de Michael Phelps en natation (papillon, quatre nages et nage libre).


Cet évènement unique au monde nous donne l'occasion de rappeler que les JO ne sont pas seulement des compétitions sportives mais visent également un but politique.
L'objectif des JO
Dès la fondation des Jeux Olympiques modernes par Pierre de Coubertin (1894), les JO ont poursuivit un objectif politique dont l'enjeu est plus important encore que la fraternité entre sportifs.
Le but avoué des JO était de contribuer à la pacification des relations internationales. Or par définition, la paix entre les nations est un acte politique. Le but inavoué des JO était d'encourager la pratique des sports, notamment pour renforcer le physique des soldats.
Par la suite le CIO a pris des décisions politiques en acceptant ou en refusant la participation de l'Allemagne ou d'autres pays vaincus lors des deux derniers conflits mondiaux ou en les attribuant à telle ou telle ville (et donc à tel ou tel pays).
C'est ainsi que les JO ont progressivement représenté un enjeu géopolitique. Ils sont un instrument du "soft power", de la puissance douce. Ils permettent aux Etats de faire leur promotion et d'accentuer leur image tout comme leur prestige par le sport, à l'instar des succès en matière politique ou économique.
Retransmis à travers le monde, les JO sont aussi instrumentalisés par les minorités et autres groupuscules. Un exemple fut les revendications des "Black Power" américains (le pouvoir au peuple) lors des JO d'été de 1968 à Mexico.
De manière plus dramatique on peut également citer la prise d'otages durant les JO de Munich en 1972 qui fit 11 morts parmi les athlètes israéliens.
Enfin, aux derniers JO de Pékin en 2008 la problématique du Tibet est revenue à l'avant de la scène.
Le nombre de médailles gagnées par un nation représente aussi un enjeu économique auquel participent les lobbies et les agences de marketing. Les médailles remportées sont un signe de bonne santé d'un peuple, de sa capacité à se fédérer derrière ses athlètes et de la capacité de ses élites sportives à se surpasser et donc à remporter des victoires.
A coups de millions de dollars par campagne, les plus grands athlètes participent ainsi à la renommée des grandes marques de leur nation.
Bien que représentants toutes les nations et cultures, les JO conservent leur laïcité : le port du voile par exemple est interdit ce qui empêche toujours certaines athlètes musulmanes de venir concourir.
A l'époque de la Guerre froide, l'enjeu géopolitique se mesurait en nombre de médailles gagnées par les Américains et par les Soviétiques (et les pays membres du Bloc de l'Est).
Aujourd'hui, au-delà de la compétition purement sportive entre les nations, chaque pays fait valoir son attractivité d'où le concours qui précède l'organisation des JO. Et indirectement le pays qui remporte les JO voit sa politique extérieure flattée, son économie temporairement relancée (le secteur privé a apporté 2 milliards d'euros aux organisateurs des JO de Londres) et ses problèmes intérieurs comme miraculeusement oubliés le temps des Jeux.
Tout le monde se rappelle comment la Chine - pays policier et de la censure par excellence - a montré toute sa "force douce" lors des JO de Beijing en 2008. Cette année, Londres veut prouver au monde qu'elle est une ville moderne, la plus sûre aussi, quitte à placer des batteries de missiles sol-air sur les toits des buildings au grand dam des habitants qui ont l'impression de passer pour des "boucliers humains".
Pour plus d'informations
Il n'est pas trop tard pour se rendre à Londres. Plus difficile sera de trouver un hôtel dans la City. Notons qu'en prenant l'Eurostar à Paris (le billet AR revient entre 85-330€ par personne), le voyage jusqu'au coeur de Londres dure environ 2h30.
Consultez le calendrier olympique pour l'actualité des JO, la revue des athlètes et les résultats.

Extrait de la cérémonie d'ouverture

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire